Une des grandes beautés de Paris est la proximité dans son centre, serrée, des immeubles en bord de Seine qui font corps avec le fleuve. Cela nous évoque les gravures anciennes et l’activité fluviale intense qui s’y déployait… jusqu’aux passeurs de rive à rive quand les ponts ne suffisaient pas à permettre les multiples échanges. Ce paysage disparait malheureusement dès que l’on quitte le centre ville; je le dis non par nostalgie, mais parce que la Seine est le cœur de la ville, le lieu de sa naissance et de son implantation.
Au delà de l’ancienne enceinte de Philippe Auguste (voire celle de Charles V), c’est à dire un très petit périmètre, la ville se distancie du fleuve. Cela est très dommage, et les ponts ne sont plus exactement la liaison entre deux quartiers, deux rives, mais deviennent de simples franchissements fonctionnels.
Les nouveaux quartiers qui se développent, comme « Tolbiac-Masséna » longent le fleuve mais se mettent en retrait et ne tissent aucun lien avec lui. Ils laissent place sur les rives du fleuve à une autoroute urbaine, comme un renoncement ou une peur de se rapprocher…
J’ai choisi de dessiner les rives du fleuve et de traiter cette couture absente.
En haut de l’image, à l’articulation du Bassin de l’Arsenal et de la Seine, un lieu magnifique et en déshérence sur lequel je propose de construire un belvédère marquant symboliquement le départ du canal. Cette « tour-sculpture » accessible aux habitants offrirait un point de vue sur la ville remarquable. Elle pourrait être construite dans l’esprit des architectures constructivistes des années 1920 (j’avais aussi pensé aux très jolies sculptures « architecturales » de Zadkine) :
En bas de l’image les quais de Seine sont retravaillés (sur toute cette partie de la Seine ils sont en déshérence) pour former des bassins accueillant péniches et activités. Il s’agit de lier la ville au fleuve. Je vous montre ci-dessous des images de ce projet: